Language selection

Search

Content page

From [Institution name]

Rapport sur les résultats ministériels 2023-2024 – Contexte opérationnel

Le resserrement de la politique monétaire, l’inflation persistante et plusieurs évènements liés aux changements climatiques ont limité la croissance de la production dans la région. Le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada atlantique a augmenté de 0,4 % par rapport à 2022. À l’échelle nationale, le PIB a affiché une hausse de 1,2 %. La croissance enregistrée dans les Maritimes (1,4 %) était supérieure à la moyenne nationale. À Terre-Neuve-et-Labrador, les baisses survenues dans les industries de l’extraction de pétrole et de gaz par des méthodes classiques (-13,3 %) et de l’extraction de minerais métalliques (-11,1 %) ont contribué au recul de 2,5 % de la production économique de la province en 2023Footnote 1.

Comparativement à 2022, les exportations de produits de base du Canada atlantique ont baissé de 12 % pour s’établir à 38,1 milliards de dollars en 2023. Cette baisse des exportations régionales a été plus importante que celle observée à l’échelle nationale (-2,2 %)Footnote 2. La diminution des exportations s’explique en grande partie par la baisse des prix des produits pétroliers, qui avaient monté en flèche en 2022 en raison de l’agression de la Russie en Ukraine et par le fait que l’inflation a atténué la demande internationale de produits de la mer.

Comme au Canada, l’inflation a ralenti dans les provinces de l’Atlantique en 2023. Ce ralentissement s’explique par la baisse des prix de l’énergie, principalement l’essence et le mazout (utilisé par près de 30 % des ménages de la région pour le chauffage). Par exemple, à l’exception de la Nouvelle-Écosse (+4,0 %), les taux d’inflation dans les provinces de l’Atlantique étaient inférieurs au taux national de 3,9 % : +3,3 % à Terre-Neuve-et-Labrador, +2,9 % à Île-du-Prince-Édouard et +3,6 % au Nouveau-BrunswickFootnote 3. Il convient aussi de souligner qu’un moins grand nombre d’entreprises de la région (53,8 %) ont indiqué au quatrième trimestre de 2023 que l’inflation serait leur principal obstacle pour les trois mois suivants, comparativement à la même période en 2022 (59,7 %)Footnote 4.

La région a connu une très forte croissance démographique en 2023. Au 1er janvier 2024, la population totale du Canada atlantique dépassait 2,6 millions de personnes, soit une hausse de 66 231 personnes par rapport au chiffre enregistré le 1er janvier 2023 (+2,6 %). Cette hausse démographique découle de l’immigration internationale (+32 360 personnes) et de la migration interprovinciale (+11 471 personnes)Footnote 5.

Cette croissance démographique extraordinaire de la population de la région, conjuguée à des taux hypothécaires élevés, a fait grimper le prix des maisons et rendu difficile l’accès à la propriété. Selon l’Association canadienne de l’immobilier, les Maritimes ont connu les plus fortes hausses de prix en 2023 par rapport à la période qui a précédé la pandémie (2019). Alors que le prix moyen des maisons au Canada avait haussé de 35,05 % en 2023 par rapport à celui enregistré en 2019, l’augmentation dans les provinces de l’Atlantique était de l’ordre de 68,04 % au Nouveau-Brunswick; de 65,21 % en Nouvelle-Écosse; de 61,49 % à l’Île-du-Prince-Édouard; et de 21,68 % à Terre-Neuve-et-LabradorFootnote 6. Le taux d’inoccupation se chiffrait à 1,5 % au Nouveau-Brunswick ainsi qu’à Terre-Neuve-et-Labrador, et à 1,1 % en Nouvelle-Écosse ainsi qu’à l’Île-du-Prince-Édouard en octobre 2023Footnote 7.

Le marché du travail du Canada atlantique a maintenu son dynamisme après la pandémie. En 2023, le nombre d’emplois dans la région avait augmenté de 35 000 (+3,0 %) par rapport à 2022. En comparaison, l’emploi au Canada a augmenté de 2,4 %. En 2023, dans la région, il y avait 29 300 personnes de plus sur le marché du travail (+2,3 %)Footnote 8 que l’année précédente. Seules 28,8 % des entreprises de la région mentionnaient la pénurie de main-d’œuvre comme obstacle au quatrième trimestre de 2023, alors que ce chiffre était de 35 % un an plus tôtFootnote 9, ce qui constitue un signe du dynamisme du marché du travail.

Néanmoins, l’augmentation de l’emploi et des heures travaillées a été plus élevée que celle de la production des entreprises, ce qui a donné lieu à une baisse de la productivité dans toutes les provinces. Dans la région, la productivité annuelle du travail (dollars enchaînés [2017]) en 2023 a baissé de 4,2 % par rapport à 2022, pour se chiffrer à 48,80 $ par heure. Il s’agit d’une baisse plus importante que celle enregistrée à l’échelle nationale (-2,2 %) où la productivité annuelle du travail était de 59,10 $ en 2023. Comparativement à l’année qui a précédé la pandémie (2019), la productivité du travail des entreprises de la région a diminué de 5,1 %, tandis qu’elle a connu une augmentation de 0,2 % au CanadaFootnote 10.

Compte tenu du fait que l’amélioration de la productivité du travail nécessitera une augmentation soutenue des dépenses en immobilisations, les perspectives de la région sont encourageantes. Selon le récent rapport du Conseil économique de l’Atlantique, les investissements dans les grands projets au Canada atlantique, stimulés par la croissance démographique et la transition vers les sources d’énergie renouvelable, augmenteront de 11 % pour atteindre 16,5 milliards de dollars en 2024 et de 19 % pour dépasser 19 milliards de dollars en 2025Footnote 11. Cependant, les taux d’intérêt élevés et les pénuries de main-d’œuvre pourraient retarder ces investissements.

L’innovation est un autre facteur clé de l’amélioration de la productivité et du maintien de la compétitivité sur les marchés mondiaux. Il s’agit d’un domaine dans lequel il reste des progrès à faire à l’échelle nationale et régionale après la pandémie de COVID-19. Selon une récente enquête effectuée par Statistique CanadaFootnote 12, le pourcentage d’entreprises novatrices au Canada atlantique (58 %) a diminué au cours de la période de la pandémie (de 2020 à 2022) par rapport à celui enregistré en 2017-2019 (68,5 %). Cette baisse est conforme à la tendance nationale, où le pourcentage d’entreprises novatrices était d’environ 72 % entre 2020 et 2022 comparativement à près de 80 % en 2017-2019.